... Tend la gauche...

J'adore ma mère. Nos rapports sont privilégiés. Elle a fait de mon frère et moi des adultes respectueux et, je l'espère, des gens biens. Nous avons grandis avec pour principe fondamental le respect des autres et des règles en général. Elle nous a grondé, réprimandé, elle a jeté nos legos par la fenêtre, le jour où, n'en pouvant plus de devoir tout enjamber pour marcher dans la salle de jeux, elle n'a pas trouvé de moyen plus efficace de nous faire comprendre sa colère.

Et même à deux reprises, mon postérieur a senti une brûlure à la forme de 5 phalanges venir s'imprimer et disparaître au bout de quelques secondes...

Je m'en souviens encore. Pas parce que j'avais eu mal mais parce que j'étais vexée et surtout extrêmement contrariée d'avoir fait une bêtise et que le calme familial ainsi que la confiance de mes parent aient pu être perturbés par ma faute.

J'ai reçu des fessées et je n'en suis pas morte.

Si un jour j'ai des enfants, il est fort probable que j'en passerai par là, si c'est nécessaire, et qu'en aucun cas je m'estimerai être un bourreau d'enfants, une mère indigne, une criminelle.

Hors aujourd'hui, c'est le message qu'une dénommée psychologue essaie de faire passer, proposant une loi interdisant la fessée.

Je vais tenter de faire court.

Au lieu d'interdire un moyen de réprimande que les générations passées ont mis en pratique sans faire de la totalité de leur progéniture des hooligans en puissance, pourquoi ne pas s'attaquer plus fermement aux cas concrets d'enfants réellement battus, torturés, dont on nous rabâche les histoires à la télévision et pour qui la fessée n'est qu'une pichenette comparée aux souffrances que leur infligent leurs bourreaux de parents ?

A quoi rime ce discours que la fessée encourage la violence et que l'enfant risque de développer des troubles psychologiques graves et, pour schématiser, le poussera à venir gonfler le nombre des délinquants français ?

Sans rire, est-ce que toi ami lecteur, tu crois sincèrement que l'interdiction de la fessée va réduire la violence dans les cours d'école, supprimer le raquette, enrayer l'extrême violence des jeunes catcheurs des cours de récré qui se brisent les vertèbres en imitant leurs idoles ?

On se fout de nous ?

Moi mère potentielle, je devrai un jour, craindre d'aller en prison pour avoir voulu, comme bon nombre de parents, faire preuve d'autorité, lorsque mon enfant, au bout de la quinzième fois n'a pas voulu m'écouter ?

Le problème est bien ailleurs.

La violence, au journal télévisé, dans les films, règlementée par un minuscule symbole en bas à droite de l'écran est de plus en plus présente et il suffit que je me remémore les journaux de 20h de mon enfance pour les comparer avec ceux d'aujourd'hui pour en être convaincue.

Des jeux video où on tue des gens à tour de bras.

Des enfants qui n'ont ni couvre-feux, ni hygiène de vie, ni respect pour leurs parents. Des parents qui contestent la moindre punition donnée par la maîtresse et qui menace de la faire virer, alors que celle-ci, à bout, ne parvient pas à faire comprendre à l'enfant qu'on ne crache ni sur ses camarades, ni sur sa maîtresse ou que "sale p***" n'est pas une marque d'affection.

Alors qu'on nous laisse tranquille avec la fessée.

On a tous des opinions différentes sur le sujet.

La mienne est qu'aujourd'hui, nos enfants évoluent dans un monde où il n'y a ni repère, ni règle strictement appliquée. Que le respect de l'autorité d'un adulte a disparu au profit de l'écoute d'un enfant roi, dictateur auprès duquel les remontrances verbales font peu d'effet.

Je ne dis pas que mettre une fessée à son enfant est un acte grand et incontournable pour l'élever correctement, je dis juste qu'aujourd'hui, il y a des facteurs de violence, bizarrement beaucoup plus compliqués à combattre, qui mériteraient qu'on les réglemente par une loi, cette fois-ci vraiment utile.