mercredi

La loi, c'est moi...

Plus que deux jours.

Deux jours et je serai une ancienne collaboratrice pour presque 700 personnes.
Deux jours et j'aurai rendez-vous avec mes nouveaux meilleurs amis : les Assedics.

Hier, je suis allée y faire un saut, histoire de me familiariser avec les lieux, espérant constater que ça n'avait pas tellement changé depuis 3 ans...

En fait, ça avait quand même changé de nom, ce n'est pas rien.
Le Pôle Emploi est dorénavant mon nouvel ami.

Malheureusement, j'ai bien l'impression que là-bas, des amis, c'est difficile de s'en faire...

... à peine avais-je poussé la porte, que déjà des choses familières me revenaient. Une jeune femme parlait trop fort au téléphone et l'on pouvait donc compatir au fait qu'elle n'arrivait pas à se faire comprendre de son interlocuteur. Une vague histoire de fin de contrat semblait-il.
Au loin, j'apercevais un couple accoudé à un guichet derrière lequel un homme tamponnait nonchalamment une pile de formulaires. Probablement que si je me retrouvais moi aussi avec ce genre de choses à faire, j'aurai cette mine peu avenante et légèrement agacée qu'arborait le dit guichetier.
J'approchai prudemment de la limite à ne pas franchir et voyant qu'il n'y avait pas âme qui vive aux alentours, j'en déduisis qu'il n'était pas nécessaire que je prenne un ticket. Le compteur semblait s'être arrêté au 053 depuis pas mal de temps. Les vacances, sans doute.

Perdue dans mes pensées, je cherchais comment j'allais au mieux présenter ma nouvelle situation : " Bonjour..... licenciée économique.... démarches... création d'entreprise...."
A partir de là, j'espérais bien ne pas m'éterniser et obtenir les précieuses informations que j'étais venue chercher.
Lorsque quelqu'un toussa dans mon dos.
Un monsieur d'une cinquantaine d'année s'était approché de moi, pour visiblement me demander une chose pour laquelle il semblait fort préoccupé.

" Vous avez pris un ticket ?"
" Euh non.... A vrai dire, il n'y en a pas.... enfin ce n'est pas utile... Il n'y a personne."
" Vous n'en avez pas pris donc ?"
" En fait je n'en ai pas trouvé... "
" Donc vous ne savez pas s'il faut prendre un ticket... C'est différent... Moi je me méfie toujours...."

Hormis lui et moi, il n'y avait personne...

Si lui ne parvenait pas à savoir s'il était après moi, moi je le savais.
Il pris donc place dans la file d'attente que nous formions maintenant, à nous deux, lui derrière moi.
J'étais un peu intriguée, mais fut vite rattrapée par la réalité lorsque le couple en eût fini et que vint mon tour de passer entre 2 coups de tampons.

L'homme du guichet me demanda quelques instants afin de terminer la lourde tâche dont il était chargé, puis revint vers moi avec un semblant de sourire qui me rassura un peu. J'énonçai clairement les raisons pour lesquelles j'étais venue et malgré tout, je vis qu'il n'était pas du tout attentif à mes questionnements.
Derrière moi, deux autres personnes avaient fait leur entrée et le ton semblait monter dans la file d'attente qui comptait à présent trois personnes...
Un homme n'avait visiblement pas bien saisi qu'il fallait attendre son tour, ce qui mit mon quinquagénaire un peu en rogne. Le guichetier aux aguets, avait repéré le début d'échauffourée, et me dit dans un moment de résignation :

" Excusez-moi, mais je dois veiller à ce que ça ne dégénère pas... "

J'étais juste ahurie.
J'avais l'impression d'être au beau milieu d'une cours d'école ou dans un monde où la recherche d'emploi s'était transformée en règlement de compte à OK corral, un endroit où régnait le chaos et ou le moindre faux pas suffisait à déclencher une émeute.
C'était le Far West. La prochaine fois, je devrai pousser à nouveau les lourdes portes, faire grincer mes santiags et surtout ne jamais laisser à personne l'occasion de me doubler.

Après avoir obtenu mes réponses, je détalai...

Quelques amis m'avait dit que dorénavant le Pôle Emploi gérait beaucoup de choses par téléphone.
Maintenant, je comprends pourquoi.