jeudi

Dans les roses, roses pâles...

Je ne l'aurais pas cru possible, mais aujourd'hui c'est officiel :

je SUIS CAPABLE de cohabiter avec un bébé de 2 ans dans MON appartement pendant 3 jours et 2 nuits...


Oui je sais, j'ai 28 ans.

A mon âge les 3/4 des femmes savent déjà si elles opteront pour une péridurale ou pas... Moi je déteste les aiguilles...

Bien sûr j'ai des idées de prénoms, que j'ai choisi vers 15 ans, juste avant que ma petite soeur naisse et qu'avec elle cesse toute envie d'avoir un jour, une progéniture.

Bien sûr, je me suis surprise plus jeune, à mettre un coussin sous mon pull pour voir si j'aurai l'air aussi épanouïe que ce qu'on dit des femmes enceintes.... Bof...


Mais à 28 ans, rien que l'idée d'accueillir ma Poupine et sa Poupinette de 2 piges, me flanquait une trouille bleue...

Je ne voulais pas faire des nuits de 4 heures pour un autre motif que celui d'une soirée (beaucoup) trop arrosée.

Je ne voulais pas non plus tout planquer chez moi et mettre les objets fragiles à plus de 1 mètre 50 du sol.

Je craignais de devoir surveiller mon langage et veiller à ne pas filer de mauvaises habitudes à une petite chipie qui ne demande qu'à répéter de nouveaux mots.

Je redoutais de glisser sur des filets de baves parsemés dans toutes les pièces.

Et je ne voulais pas regarder Midi les Zouzous....



Au final, j'ai pas beaucoup dormi... car on a descendu quelques verres en douce jusqu'à 2 heures du mat' lorsque Poupinette dormait paisiblement. Figurez-vous qu'il y a des enfants qui ne hurlent pas pour aller au dodo...


Mes affaires sont intactes ! A peine un boîtier de CD ébréché et des traces de doigts marrons sur une couette (même pas la mienne en plus...). Figurez-vous qu'il y a des enfants qui ne saccagent pas tout sur leur passage...


Sans m'en rendre compte, j'ai parlé un français presque correct, sans mots vilains et petit perroquet qui répète après moi. Figurez-vous que les bébés de 2 ans répètent certainement des choses, mais que nous, adultes, nous ne comprenons pas...


Toupou est une gentille petite fille qui habite à Central Park avec ses amis les animaux. Assise, avec ma tasse à café à la main, j'ai renoué avec mon enfance. Figurez-vous que certains dessins animés calment les bambins affamés...


Elle est repartie. En m'envoyant des bisous dans sa petite main, à travers la vitre du monospace familial. Probablement qu'elle s'endormira dans quelques kilomètres, épuisée, tout comme moi, par tout ce qu'elle aura vécu en 3 jours...


J'ai remis un peu d'ordre dans la maison, lavé la couette, repris possession de ma chambre et retrouver son petit livre du hérisson sous le tapis du salon...


Non, je ne suis toujours pas prête à avoir un bébé.

Je laisse ça à ceux qui ont appris à être moins égocentrique que moi.

Mais il y aura toujours du sopalin pour la bave, du lait au frigo et un DVD de Ratatouille à la maison. Figurez-vous qu'il y a des bébés qu'on a parfois envie de revoir....


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samedi

Wilsoooooooon !!

Dordogne - 1 semaine plus tard...


4 jours que je suis dans mon gîte en "célibataire qui ne craint pas la solitude".

Pour la première, j'ai découvert... l'ennui. Ou plutôt l'isolement total, coupée du monde. J'ai une barre de réseau sur mon portable à laquelle je m'accroche désespéremment, j'écoute RFM en grésillé sur mon semblant de chaîne Hi-fi avec un mollette "tunning" comme sur le radio-réveil que ma grand-mère m'a acheté pour mes 11 ans.

Et je n'ai pas non plus la télé, bien évidemment.

Enfin si. Elle est reliée à un lecteur DVD, mais ne présente aucun signe extérieur de connexion à une quelconque antenne....

Dieu merci, j'ai pris 4 DVD... au cas où.

C'est fou comme le réflexe de rentrer de sa journée et de se connecter au monde par le biais du petit écran est devenu quasiment un repère dans ma vie... Un subterfuge qui en fait a toujours réussi à me faire croire dur comme fer que je ne me sentais jamais seule.


Enfin bref.

Aujourd'hui il pleut. Ca m'apprendra à prendre mes vacances en décalé pour éviter les touristes.... j'avais oublié que la Dordogne fin août, c'était pas la côte d'azur !

Mes propriétaires m'ont proposé de me passer des films. Mon inquiétude est que l'instant la seule musique que j'ai entendue s'échapper de chez eux était des symphonies, des requiems.. Mozart... Vivaldi... Que sais-je... Alors quand je me projette mentalement dans leur dvdthèque,je me vois arpentant les étagères remplies de films historico-classico-tragiques, pour finir par déclarer :

"Oh, ben, en fait ce soir je vais me coucher tôt...merci quand même..."

19h30. Une heure raisonnable pour commencer sa nuit !!


Faut dire que depuis 4 jours, c'est réveil à 7h30.

400 euros la semaine, faut faire baisser le taux horaire. Et depuis que j'ai déniché une paire de running à 10 euros 83 à l'Intersport de Royan, je me sens l'âme d'une joggueuse (j'sais même pas comment on écrit ce mot, c'est dire !)

A peine sortie du lit que je saute dans mon short et mes baskets, me colle mon MP3 (seul bijou de technologie qui m'a suivi pour les vacances) sur les oreilles et hop ! je pars en trottinant de mon havre de paix, l'air guilleret. Je crois même que mes proprio pensent que je suis sportive... Idée qu'ils abandonneraientt immédiatement s'ils voyaient qu'après avoir passé trois poteaux électriques, je suis obligée de marcher, car j'ai perdu un poumon et que celui qui me reste est mal-en-point...

On ne s'improvise pas marathonienne du jour au lendemain...

Et moi qui pensait qu'une paire de basket digne de ce nom me filerait des super pouvoirs...


En attendant, je trompe mon monde, je me la joue coureur éthiopien quand j'entends une voiture qui approche et je marche les 500 mètres qui suivent, histoire de récupérer un rythme cardiaque qui ressemble à autre chose qu'un solo de batterie.

Le Marathon de Paris, c'est pas pour tout de suite.

Au pire, dans une autre vie...

mardi

Pouêt Pouêt...

Royan - Saint Jean de Luz


33°C dans la voiture, moteur coupé au beau milieu de je ne sais où...


Et voilà ! Bravo, j'ai pris l'autoroute !

A vrai dire, j'me voyais mal prendre les routes de campagne et traverser Bordeaux. Aussi ai-je trouvé un certain charme aux quatre voix qui contournent l'une des plus grosses villes de France par la Rocade et qui me permet de filer tout droit vers mon objectif du jour : les p'tits basques.

Enfin, "filer" est un bien grand mot car j'allais passer presqu'une heure à regarder dans mon rétroviseur la file de voiture qui me suivait et celle sans fin qui ne bougeait pas non plus d'un orteil devant moi...


Passée la Capitale Girondine, tout allait mieux.

Merci Autoroute FM 107.7 : tu paies cher le péage mais au moins t'as le large choix d'UNE radio qui fonctionne et qui n'hésite pas à t'interrompre dans ton écoute d'un bon vieux Michel Sardou, pour ta sécurité :


" Un être vivant, probablement un sanglier sauvage, armé et dangereux, fait des allers et venues intempestives sur l'A10 en direction du sud entre le km 350 et le km 507".


C'est bien, ça me laisse 157 km pour scruter, terrorisée le moindre être poilu qui serait susceptible de se ruer sur ma voiture et venir bousiller ma carrosserie ou me péter mon ventilo, pour repartir, ni vu ni connu, en me laissant seule au milieu d'une immense autoroute à 500 km de chez moi... Non vraiment, merci autoroute FM.


Après avoir doublé des dizaines de camions qui n'ont eu de cesse de jouer du klaxon minable, juste pour une blonde en short seule au volant, je finis par me décider à faire quand même une pause éclair sur une aire de repos. Prenant bien soin de faire une mine peu avenante, histoire de ne pas attirer la sympathie (et + si affinités) d'un camionneur à l'arrêt, j'eus à peine le temps de prendre une bouffée d'air et de faire pipi que j'étais déjà revenue à la voiture... Mieux vaut prévenir que guérir...

Quoi qu'en faisant des gestes grossiers aux conducteurs de semi-remorque, en guise de rebellions face à leurs signes vicelards, je ne mettais pas toutes les chances de mon côté...

Oui, mais crotte ! Je n'allais quand même pas mettre un sous-pull et un jean au mois d'août !



La destination n'était pas encore atteinte, mais je n'avais jamais été aussi près du but, aussi près tout court d'ailleurs...

lundi

It would be, it would be so nice.

Une année. Quasiment.

Une quinzaine. Pratiquement.


Une année quasiment que j'attends cette quinzaine. Elle sera chargée et variée ou ne sera pas.

Au programme :


  • Paris - Royan
  • Royan - Saint Jean de Luz
  • Saint Jean de Luz - Mont de Marsan
  • Mont de Marsan - Périgueux.


Un vrai tour de sud ouest. Et je m'imagine déjà au volant de mon bolide, traversant les départements, les régions... un long voyage à l'autre extrémité de la France.


Jour J.

Première étape : Royan

J'ai parfois du mal à imaginer que je puisse, un jour, partir en vacances avec quelqu'un. Du moins partager le même véhicule pour ce faire.

Ma bagnole est blindée.

Il faut dire que je compte tester plusieurs types d'hébergement pendant ces vacances, et même si le camping ne représente normalement qu'une seule nuit dans tout mon périple, il faut dire, qu'un duvet, une tente (aussi "3 second light" qu'elle puisse être) et un matelas gonflable... et ben ça prend de la place.

Calée derrière mon siège conducteur, la dite tente me donne des airs de tortue Ninja. Tout le reste est réparti entre le coffre et la banquette arrière. Un gros bordel qu'il a bien fallu trimballer de chez moi jusqu'au parking du 4ème sous-sol... Même pas partie que j'étais déjà fatiguée.


7h de route plus tard, je vois Royan pointer le bout de sa plage. Oui 7h. Il faut dire que pour éviter de payer une fortune lorsqu'on part en vacances, le seul moyen est d'emprunter les nationales, routes chères au coeur de mes parents qui m'ont initié depuis toute petite aux longues heures de voiture, indispensables à toutes vacances réussies.


" Parce que, quand même, avec les autoroutes, tu profites pas du paysage..."


Moi je l'ai fait pour l'argent. Qui partira bien assez vite dans d'autres choses largement plus intéressantes que les péages.

C'est pourquoi, j'ai aussi tiré un trait sur les aires d'autoroute, et mis rudement à l'épreuve ma vessie. Allez trouver sur n'importe quelle RN, ne serait-ce qu'un parking qui donne sur un bosquet pouvant se transformer le temps d'une minute en paravent, susceptible de dissimuler mes fesses aux yeux des automobilistes qui ont, comme par hasard, tous décidé de prendre le même chemin que moi... La paysanne de mon enfance s'est transformé en citadine incapable de se passer d'un minimum de confort et qui peine à survivre loin des routes indiquées en bleu.


Idem pour le camping. Le montage et le démontage de la tente la plus rapide du monde s'est avéré être un triste exemple de mon manque de pratique, puisque je me suis rendue compte (et ridicule aussi) que la tente ne se déployait pas lorsqu'elle était encore prisonnière de sa housse, et ce malgré une maîtrise parfaite du lancer de Queshua...

Dieu merci, cet épisode ne durerait qu'une nuit et je repartirais le lendemain, direction le pays basque, ma carapace de tortue à nouveau dans le dos.


Le duvet humide, les moustiques carnivores et les vertèbres déplacées, étaient tous derrière moi...