Abandonné, à même le sol, il tire une triste mine... Il a connu la chaleur d'un foyer, le costume d'apparat, et le voici maintenant dépouillé de tous ses atours, nu et rabougri...
Il a rejoint ses copains, en bas d'un immeuble. Sa mission est terminée... Bientôt, il partira pour un nouveau voyage, le dernier...
L'après noël est déprimant.
Et si chaque année, je retarde le moment de ranger les décos dans un placard qui ne s'ouvrira à nouveau que dans un an (sous réserve que de plus belles dénichées çà et là ne prennent leurs places), c'est sans doute pour conserver un peu plus cette douceur et cette gaieté qui règnent presque un mois durant.
Dieu bénisse le Nordmann !
C'est vrai que quand j'étais petite, l'épicéa classique emplissait la maison d'une odeur qui a marqué à jamais ma mémoire... Mais cela ne durait qu'une petite quinzaine. Entre la chaleur de la cheminée toute proche et le chien qui fait du rase-motte à ses pied, mon pauvre sapin voyait dégringoler ses aiguilles à la vitesse de la lumière, si bien qu'il fallait prier pour que le père-noël ait le temps de profiter de la verdure de mon compagnon de fêtes. Une nouvelle année commençait et celui-ci avait rejoint le trottoir depuis belle lurette....
Aujourd'hui sapin fait de la résistance. Il clignote avec courage à l'heure où je vous parle et ne se doute pas du triste sort qui l'attend demain... C'est la fin.
Les encombrants passent mardi. Il a vaillamment traversé gastro, crise de foie et grippe. Il n'a jamais bronché, bien que sévèrement touché par un radiateur à pleine puissance, qui tente vainement de réchauffer cet "hiver 2009".
Aujourd'hui il est arrivé en bout de course, l'étoile de travers et les aiguilles en berne...
Nous serons le 12 janvier. Beau parcours, camarade...
L'année prochaine, j'en fais le serment, nous nous battrons côte à côte...
Nous ferons le nouvel an chinois !
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