samedi

Oh oh...

Il arrive parfois des choses tellement stupides, qu'on ne peut s'empêcher de les raconter...
Ravies de notre soirée entre amis un vendredi, nous rentrions, ma coloc et moi même, par un froid hivernal qui n'avait pour seule conséquence que de nous imaginer chacune bien au chaud, au fond de nos lits respectifs...
A peine engouffrées dans l'ascenseur, nous exécutions le rituel qui consistait à nous scruter dans le miroir pour remettre une mèche de cheveux, constater l'apparition d'un bouton et voir la triste mine que nous infligeait avec l'âge, les soirées trop arrosées...
Ce n'est qu'au bout de quelques secondes, que nous nous aperçûmes que l'ascenseur lui, n'en avait pas profité pour nous hisser jusqu'au quatrième étage...

Il était 2h15 du matin. Nous étions coincées au rez-de-jardin de notre propre immeuble...

Après être restées ébêtées quelques instants, le réflexe du téléphone portable s'imposa très vite. Constatant qu'il n'y avait pas de réseau, un flash me traversa l'esprit et je nous vis à 7h30 du matin, recroquevillées sur nous-même dans cet ascenseur qui nous aurait servi de chambre pour la nuit.
En appuyant sur le bouton jaune prévu à cet effet, nous priions Monsieur Otis d'être fidèle à ce qu'il prétendait : disponible 7j/7 - 24h/24.
Ce n'est qu'au bout de quelques minutes et plusieurs relances, que quelqu'un se décida à répondre. Dieu soit loué !! Nous n'étions plus seules...
Après avoir confirmé notre adresse et constaté que malgré ses indications, l'ascenseur ne se débloquait toujours pas, Monsieur Otis nous informa qu'il allait contacter un technicien qui devrait voler à notre secours dans les plus brefs délais... Nous craignions le pire...
Le comique de la situation nous détendit très vite. Après tout, nous avions la chance d'avoir ramené quelques tranches de gâteau au chocolat qui, à défaut de faire office de petit déjeuner le lendemain, servirait largement à combler un petit creux, si notre mésaventure devait se prolonger plus que de raison.
Nous étions cependant au chaud, éclairées, et nous prenions un certain plaisir à nous inventer des scénarios pessimistes, conscientes du fait que finalement, nous n'avions rien à craindre, si ce n'est un ennui profond...
Le rez-de-jardin, nous assurait de ne pas dégringoler à toute vitesse de plusieurs étages pour finir par nous écrabouiller au sol. Nous n'étions visiblement pas la cible d'un terroriste, ni otages d'un déséquilibré et le froid glacial et l'isolement pour plusieurs mois, ne nous contraindrait pas à nous entre-tuer pour parvenir à tailler de succulents steaks dans nos fesses respectives... Aucune piste pour une éventuelle adaptation au cinéma...

Lorsque Monsieur Otis reprit contact avec nous ce fut pour nous informer que quelqu'un viendrait nous délivrer d'ici 3/4 d'heure... Qu'est ce qu'on allait bien pouvoir fabriquer pendant tout ce temps ?? Déjà étalées au sol, nous attendions depuis déjà une éternité, nous semblait-il, criant au secours au moindre écho dans la cage d'escalier voisine et supposant que, peut-être, quelqu'un nous entendrait, profondément endormi au fond de son lit douillet... Mouais...
C'est peu de temps après que l'espoir revint.

Un voisin avait eu la bonne idée de rentrer plus tard que nous !!

Bien sûr, ma voix aiguë lui fit clairement comprendre que nous réclamions de l'aide. Lorsqu'il eut posé la question - stupide mais que j'aurais sans doute moi-même posé - de savoir si nous étions coincées (??!!?) nous retrouvâmes le sourire et entamions la discussion :
- On peut vous demander de nous donner votre nom pour que le technicien puisse sonner chez vous et que vous lui ouvriez ? Vous êtes à quel étage ?
- Quatrième.
- Ben, nous aussi !!! En face ?
- Euh non... à gauche...
- Oh ben, nous est dans l'appartement de droite ! Enchantées !!

Tout ceci bien entendu, séparés par les portes de l'ascenseur, dont nous n'étions toujours pas délivrées.
Lorsqu'il revint avec deux tournevis et qu'il parvint à entrouvrir les portes, puis d'un coup à les faire s'ouvrir en grand, il fut accueilli avec deux larges sourires. Visiblement lui avait pas mal ri aussi grâce à nous.

Nous regagnâmes tous ensemble notre étage, par les escaliers.
Monsieur Otis avait été prévenu de notre sauvetage et enverrait un technicien le lendemain... J'eus un plaisir immense à me glisser sous ma couette et à rejoindre Morphée qui me guettait du coin de l'oeil.
Il était 3h...

Il y a quelques jours, nous avons invité notre nouveau voisin à boire l'apéro à la maison. Nous nous sommes quittés ravis.

Nous avons prévu de remettre ça bientôt.
C'est pratique, il n'y a pas même pas d'ascenseur à prendre...

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