lundi

La puissance de feu d'un croiseur, et des flingues de concours...

Mon père a 10 frères et soeurs. Chacun a son conjoint et un ou plusieurs enfants...


Ce n'est pas un problème de mathématiques.

C'est ma généalogie.


Autant vous dire que lorsqu'un repas de famille se profile à l'horizon, mieux vaut se préparer mentalement.


Ce dimanche était donc une grosse journée. Et comme à chaque fois, j'avais prévu de me mettre sur mon 31.

Histoire d'épater la galerie, je débarquais chez mon père, une tarte "orange-meringue faite maison" à la main, perchée sur mes hauts talons noirs, jupe de tailleur rétro et Rayban vintage... avec presque 1 heure de retard...

C'est pas comme si "Ponctuelle" était mon 2ème prénom....


" Au moins, on sait que t'es pas venu pour arracher des patates !" dixit ma tante.

Cinq minutes en présence du reste de la famille et j'avais déjà repris mes marques. Et oui, je suis originaire de la campagne...


J'ai quitté Paris ce matin pour venir me frotter aux idées parfois légèrement misogynes de certains des hommes de ma famille, qui pensent qu'une femme est forcément sous la tutelle d'un mari, et qu'elle trouve passionnant de les écouter débattre entre eux de sujets divers, sans jamais éprouver le besoin d'émettre une quelconque opinion...


Nous ne sommes que trois cousines parmi une nuée de cousins. C'est sans doute en partie pour cette raison que j'ai appris, au fil des années, à cultiver mon sens de la répartie,- c'est pour ces mêmes raisons que j'ai appris à siffler, que je connais les règles du foot et que j'aime déboucher les bouteilles de vins - pour faire petit à petit ma place au beau milieu de cette tribu de poilus.

Pas toujours facile de trouver quoi dire lorsqu'on s'installe gentiment à table et qu'un des oncles, certain de faire mouche, se tourne vers moi en disant :

" On t'a pas laissé une table et une chaise à la cuisine ?"

Et moi de répondre :

" Non, c'est dimanche, et même qu'exceptionnellement on m'a ôté ma laisse..."


Les hostilités s'étaient déclarées plus tôt que d'ordinaire. Le repas promettait d'être gratiné...

Bref, j'ai passé 3 heures à cracher mon venin, joutant verbalement avec le côté obscur des générations précédentes.

Je sentais mon frère se marrer dans son coin, fier des piques que j'avais su lancer afin de rabattre le caquet des tontons flingueurs. Lui seul sait à quel point je suis joueuse lorsqu'on me titille sur des sujets qui me tiennent à coeur.


La bonne nouvelle, c'est qu'à la fin de la journée, j'ai bien souvent le sentiment d'avoir réussi à faire ma petite place et qu'ils sont bien contents de m'avoir près d'eux. Ils ne sont pas toujours d'accord avec moi sur tout, mais si j'ai pu ne serait-ce qu'un après-midi chasser les gros cumulo-brutus qui obscurcissent le ciel au dessus de leurs têtes, c'est un petit pas pour l'Homme, un grand pas pour ma famille...



5 commentaires:

M. a dit…

Ça doit pas être simple, mais visiblement tu ne te sors pas mal de ce petit "jeu" ;)

M.

naty° a dit…

Et cette tarte orange meringuée, l'ont-ils apprécier??!! Parce que moi je veux bien sortir des blagues mysogine pour en gouter une part ^^ héhé! Ils ont de la chance d'avoir une nièce comme ça, moi j'vou'l'dit!

Miss Bazar a dit…

M. ---> En fait, des fois je suis presque reconnaissante. Après tout c'est grâce à cet entraînement intense depuis des années que j'affronte le monde avec de la répartie ! ;)
Il y a du bon dans chaque chose...

Naty° ---> Très réussie la tarte ! En même temps, je n'ai pas d'autres choix que d'exceller dans une discipline réservée à la gente féminine ! Imagine le drame sinon...
Promis t'auras la tienne lors de notre prochaine aprèm de travail... ;)

Anonyme a dit…

eeeeeeeeeet!!! maiiiiis!! c'eeeest maaaaaaa taaaarte!!!!!

Miss Bazar a dit…

Mais c'eeeeeeeeest maaaaaaa pantooooooooooufle !!!
(Anastasie dans Cendrillon)